L'ARBRE
La masse racinaire non visible de l’arbre correspond à quasi 2 fois sa masse visible. Par ses racines, l’arbre puise dans le sol des éléments nutritifs grâce à une collaboration avec des mycorhizes (réseau de champignons microscopiques). Ces éléments sont transportés dans une sève appelée xylème qui monte dans l’arbre, juste sous l’écorce, grâce à une aspiration générée par l’évaporation de l’eau via la transpiration des feuilles – procédé dit d’évapotranspiration.
Par ce procédé de vacuum, nous avons mesuré dans un arbre plus de 30 barres de pression interne. Une partie des éléments nutritifs est transmise aux cellules de l’arbre (tronc, branches, etc.) et une autre partie est acheminée dans ses feuilles pour générer, entre autres, du glucose par le phénomène de photosynthèse (procédé de transformation chimique grâce à la lumière du soleil). Ce glucose redescend ensuite via un autre canal de sève appelée phloème qui va nourrir les cellules de l’arbre. Puis jusqu’aux racines et ainsi alimenter les mycorhizes en échange de leur collaboration. Il existe un arbre qui aurait plus de 10’000 ans et qui aurait donc connu la préhistoire. Plusieurs arbres encore vivant sont né à la même période des premiers pharaons.
L’arbre ne se régénère pas en cas de blessure : il isole la zone sinistrée par un phénomène de compartimentation. Cependant, une trop grosse blessure ou la coupe d’une branche d’un gros diamètre sont des portes ouvertes aux bactéries, champignons, insectes ou autre infection pouvant réduire drastiquement la durée de vie d’un arbre. Parfois un arbre peut dépérir en 1 ou 2 ans, sans qu’aucun signe extérieur évident ne soit détectable. Tailler trop sévèrement un arbre le fait entrer dans un état de crise. Pour survivre il va créer un excès de foliation et une repousse anarchique. Autant de feuille que l’homme devra ramasser l’automne venu mais surtout autant de possibilité de surpoids, donc de rupture de branches pouvant tomber sur une route, un passant, une voiture, etc.
Time-lapse : taille de pin parasol
L’arbre, gage de santé pour nous et notre planète
Nous ne connaissons l’arbre que depuis une vingtaine d’année. Les études menées démontrent clairement que non seulement l’arbre a permis d’engendrer la vie sur terre mais surtout qu’il la maintient : sans les arbres, la race humaine ainsi que la plupart des animaux, seraient depuis longtemps éradiquées de la surface de la terre.
L’arbre purifie notre air en changeant le CO2 en oxygène et par le phénomène d’évapotranspiration, il dégage une fraicheur qui rafraichit en été. Sa couleur verte nous apaise et le bruissement du vent dans ses feuilles nous berce. Il a été prouvé que l’ondoiement des branches tranquillise les personnes stressées et diminue la délinquance dans les villes. Tout cela est bénéfique aussi pour les enfants hyperactifs. Au Japon, les assurances offrent aux diabétiques, malade du cœur, etc. des bains de forêt aux essences bien spécifiques et bienfaisantes pour leur santé et en adéquation avec leur maladie.
Une autre étude récente démontre que l’arbre dégage des senteurs qui, au contact de l’air, se transforme en aérosol et réfléchit les rayons du soleil, engendrant une diminution du réchauffement de la planète. Ce phénomène serait l’un des facteurs les plus importants de prévention du réchauffement climatique.
Altruisme et communication
On a découvert dernièrement que l’arbre ferait preuve d’altruisme : une étude du Professeur S. Simard de la University of British Columbia, a démontré que dans un périmètre de 30m sur 30m, un sapin de Douglas mourant (flèche noir sur l’infographie) était lié à 47 autres arbres grâce à un réseau mycorhizien et qu’il nourrissaient en phosphore et en nitrogène ses congénères avoisinants, quelques soient leurs essences.
Altruiste mais aussi experts en communication. On sait que les plantes se faisant dévorer par des herbivores émettent des substances chimiques volatiles, alertant les plantes voisines qui peuvent ainsi générer et envoyer des enzymes indigestes dans leurs feuilles. Les expériences de Mme Simard démontrent qu’un pin Douglas, attaqué par des agents pathogènes ou des insectes, émet des enzymes de détresse informant ses voisins de lui envoyer de la nourriture. Mais le plus fabuleux est que ces mêmes signaux génèrent chez le récepteur une forte synthèse d’enzyme défensive, prête à réagir en cas d’attaque similaire. En d’autres termes lors d’une attaque, un arbre en informe ses congénères via ses racines et leur indique comment se défendre. Sur cette base, ses voisins fabriquent des substances de défense mais en retransmet aussi à l’arbre informateur. Stupéfiant !